Noël a son feu d'artifice

Une fois de plus les Musiciens du Choeur ont rassemblé les foules lors de leurs cinq concerts donnés en l'église Saint-Maurice de Molsheim. Plus de 4 000 fans se sont déplacés pour entendre et écouter cette féerie de Noël orchestrée par René Rietzmann.

Dans une église pleine à craquer, où règne un silence d'or, le chef d'orchestre, René Rietzmann, s'avance... Clin d'oeil complice à son premier violon, Blandine Buecher, et le voilà qui s'incline face à un public réjoui : la fête peut commencer... Côté nef, le public est subjugué par la qualité de l'interprétation. Les morceaux s'enchaînent ponctués par les interventions pertinentes du père Lucien, curé de la paroisse.

Dans son fief qu’il confie bien volontiers pendant quelques jours à l’orchestre et aux choristes, il éclaire les fidèles mélomanes sur le programme du concert. Son coup de cœur artistique, il le place dans l’Hymne des fraternisés qui relate la trêve de Noël décidée à l’unanimité entre deux pays alliés (le Royaume-Uni et la France) et l’ennemi (l’Allemagne) sur le front lors de la Première Guerre mondiale. Un bel exemple de fraternité à méditer à l’approche des fêtes de fin d’année.

Au menu des surprises, le secret aura été gardé jusqu’au plateau : sur la mélodie de Bonne nuit les petits, le passage du marchand de sable transformé pour la circonstance en deux ravissants anges aux ailes transparentes et brillantes, aura conquis toute l’assistance et invité les plus frileux à se montrer généreux envers l’école des enfants hospitalisés de Hautepierre.

A l’unisson ou en solo

Côté chœur, les yeux des quelque 200 choristes sont rivés sur leur chef à la direction infaillible, qui soigne ce qui se passe chez les musiciens et guide les chanteurs dans un vrai souci de cohésion.

Toujours au service des œuvres qu’il dirige, René Rietzmann bat la mesure avec ses mains tout en murmurant un « attention au tempo » à tous les choristes suspendus à ses lèvres. Grâce à son charisme et la confiance qu’il place dans son ensemble, les pièces pourtant réputées difficiles comme l’ Hallelujah de Haendel ou le Gloria de Vivaldi deviennent de véritables bijoux artistiques. S’agissant des solistes, le timbre de Tania Bernhard ravit toujours autant les habitués. Quant au jeune Denis Steffen, sa voix résonne et pénètre dans l’église telle une cascade d’eau pure et cristalline pour une interprétation majestueuse de Salve Regina et de Douce Nuit.

D’autres jeunes solistes se voient également confier des missions vocales qu’ils acceptent sans faillir. Ainsi, Nicolas et Amélie Le Moine, Julia Iribarne ainsi qu’Yvanie Streiff offrent des sonorités inédites à Caresse sur l’océan, Tous les cris, les SOS, Noël des enfants du monde et Hodie, motet pour Noël. Enfin, au hautbois, Samuël Buecher signe une interprétation somptueuse du thème de Gabriel’s Oboe.

Mais déjà les douze coups de minuit annonçant le célèbre Douce nuit retentissent. C’est déjà la fin du concert au grand dam du public. Mais promis, les Musiciens du chœur reviendront l’année prochaine.